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Jade Dawlstreet
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   Posté le 13-01-2008 à 12:19:46   Voir le profil de Jade Dawlstreet (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Jade Dawlstreet   

Alors voilà, cette idée m'a soudainement traversé l'esprit. .

La règle de ce jeu est simple: tous les mois, deux débuts de phrases seront inventés par les administratrices ou le dernier membre ayant gagné.
Vous choisirez le sujet qui vous plaît le plus et vous pourrez ainsi en inventer une suite entre 30 lignes et 50 lignes sur Word, la taille des caractères étant de 12 (on se méfie, certains petits malins pourraient mettre les lettres taille 14 xD) . L'écrit qui nous semblera être le plus interressant sera publié ici, et son auteur reçevra 500 galions RPG en récompense.

Je précise que le gagnant-prenant les directives- doit à son tour juger les écrits du prochain sujet, vos oeuvres devront donc lui être envoyés par MP.
Chaque "candidat" devra présenter son écrit de la façon suivante:
-le titre du sujet
-le nombre de lignes
-votre oeuvre

Une image sera attribuée (ou seulement décrite) à chaque thème.

Si vous souhaitez demander quelques précisions, faites-le dans la rubrique "HS à 100%" SVP. Merci!!! Nous attendons avec impatience votre imagination s'ouvrir à nous !!!!



Edité le 28-03-2008 à 22:21:35 par Jade Dawlstreet




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"Il ne faut lier un seul bâteau à une seule ancre,
Et une seule vie à un seul espoir."


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   Posté le 27-02-2008 à 20:24:16   Voir le profil de Jade Dawlstreet (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Jade Dawlstreet   

Bien. Nous sommes désormais assez nombreux pour entammer ce sujet !

SUJET (Février):




Choisissez l'une des deux phrases pour débuter votre fiction:

-Samedi soir, soirée plage. Etrangement, je n'ose pas l'inviter...

-Je me senti(e) pris(e) d'une envie folle d'allumer cette bougie. Cela me rappelait tant de souvenirs...


Edité le 13-03-2008 à 23:07:48 par Jade Dawlstreet




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"Il ne faut lier un seul bâteau à une seule ancre,
Et une seule vie à un seul espoir."


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   Posté le 18-03-2008 à 11:25:01   Voir le profil de Jade Dawlstreet (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Jade Dawlstreet   

TEXTE GAGNANT

Je félicite Locke pour sa performance imaginaire. C'est, par conséquant, son écrit d'invention qui sera retenu. En effet:

1) C'est particulièrement bien écrit, on se plonge très facilement dans l'ambiance du personnage. Il parvient à nous déconnecter de la réalité.
2) C'est original, il n'est pas parti sur un thème "bâteau".
3) Il a été le seul à avoir le courage de rédiger plus de 10 lignes, n'est-ce pas? xD.
4) Et le coup de maître, sa nouvelle possède 50 lignes tout juste, il a donc respecté la consigne à 100 % (chose que je ne parviens jamais à faire entièrement lol)! Bien sûr je vous rassure, je ne suis pas à une ligne près, je vous laisse une marge de 10 lignes comme je l'ai déjà signalé.
J'espère que le prochain sujet vous inspirera d'avantage ^^.


Je te laisse en main le prochain sujet !

Et tu remportes 500 gallions. Bravo!



Edité le 26-03-2008 à 21:34:49 par Jade Dawlstreet




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"Il ne faut lier un seul bâteau à une seule ancre,
Et une seule vie à un seul espoir."


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   Posté le 18-03-2008 à 11:28:31   Voir le profil de Jade Dawlstreet (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Jade Dawlstreet   

La Flamme:

(50 lignes sur Works )

Je me senti pris d'une envie folle d'allumer cette bougie. Cela me rappelait tant de souvenirs... A chaque mouvement de mon regard je la voyais là, éteinte et muette depuis tant de temps, et parfois je revoyais la flamme dansante au souffle d'un vent qui sortait de nulle part. Il fallait que la revoie, au moins cette fois. Je sortis de ma poche le briquet que je portais toujours sur moi – une habitude qui ne m'avait pas lâchée – et l'approchai de la flamme. Je fis gratter la pierre, et des étincelles jaillirent la flamme qui enflamma la mèche de la bougie. Aussitôt, la pièce sembla briller d'un nouvel éclat. Mon cœur se mit à accélérer ; c'était comme si tout à coup tout revenait, tout était de nouveau comme avant. Des frissons me parcoururent le corps et je tournai la tête.
La pièce jusqu'alors plongée dans l'obscurité était juste un peu moins sombre. L'aura de la flamme de cette bougie ne s'étendait qu'à un mètre alentour, et tout le reste n'était que ténèbres. Mais quelle lumière réconfortante ! Elle semblait à elle seule réchauffer toute la maison, et mon corps gelé jusqu'alors. J'approchai mes mains, positionnées comme pour attraper, cueillir le plus grand trésor qu'il m'ait été donné de contempler, et les avançai aussi près que la chaleur me permettait de le supporter. Alors je fermai les yeux, et tout me revint à l'esprit.
La bougie prenant flamme d'une allumette grattée, sa lumière occultant tout éclairage alentour, jusqu'à la lumière du jour même. Le monde autour peu à peu s'évanouissant, ne laissant que cet unique point de repère, un phare dans la nuit. Depuis toujours, c'était là mon moyen de m'évader, de les rejoindre dans cet autre monde. Tant que je restais près de la bougie, me disais-je, tout allait bien. Tant que je restais avec la flamme, je ne risquais rien ; je ne me perdrais pas en chemin.
Des souvenirs, oui. Une foule de souvenirs ; des souvenirs que personne ne pouvait se vanter d'avoir ; si seulement ils avaient su… Parfois, il m'arrivait de me demander si tout cela était vraiment arrivé. Ou alors n'avait-ce été qu'un rêve ? Non, je ne pouvais pas le croire. Tout ça était tellement présent, tellement fort dans mon esprit. Mais pourquoi tout cela avait-il disparu ? Pourquoi ?!
Je retirai alors mes mains en me rendant compte de la douleur qui m'irradiait. Une forte envie d'éteindre cette flamme me prit avec ma colère, mais mon souffle resta bloqué dans mes poumons. Au lieu de ça, je tombai à genoux, les mains de chaque côté du bougeoir, et laissai aller mes sanglots sans larmes. Cela ne servait à rien, je le savais. A rien, de ressasser le passé, d'être constamment tourné en arrière. Mais je ne pouvais pas faire comme si rien n'était arrivé. Je ne pouvais pas simplement l'oublier et passer à autre chose.
Je tournai encore une fois la pièce dans l'espoir de découvrir que je ne m'y trouvais plus, mais les mêmes murs, les mêmes meubles, les mêmes tableaux accrochés aux murs me furent renvoyés aux yeux comment autant de coups de la réalité assenés à mes rêves, mes espoirs, mes souvenirs…
Je n'aurais jamais dû revenir ici. Je le savais même avant d'entrer, avant même d'arriver en ville. Même ce matin quand je m'étais levé, j'aurais dû prétexter une maladie, ou simplement refuser. Mais il y avait eu ce rêve. Au lever, je m'étais souvenu. Il était inutile de résister à ses souvenirs.
Il y a des choses qu'on ne peut ignorer.
Je défis un bouton de la manche de ma chemise et la remontai jusqu'au coude. Le tatouage était toujours là sur l'avant-bras, d'une encre noire sur ma peau claire, symbolisant le dernier message qu'ils me laissaient. Mes parents avaient toujours cru que j'avais usé de mon temps pour me rendre sans leur accord chez un tatoueur. Et je n'avais jamais tenté de les contredire. Je savais, moi, ce qu'il en était, et ces inscriptions étaient là pour me le rappeler. Ne jamais les oublier, hein ?
Non je n'oublierai jamais. Où qu'ils soient, et même si je ne pouvais jamais plus les y rejoindre, ils restaient avec moi, au moins en pensée.
Rasséréné, je souris. Je pris une courte inspiration et soufflai sur la flamme qui s'éteignit, replongeant la pièce dans le noir. Une nouvelle fois, je fis le tour de la pièce du regard. Les objets ; meubles, murs, tableaux et babioles ne m'apparaissaient plus agressifs. Ils étaient la marque d'une époque, d'un âge peut-être. Et cette bougie resterait là encore longtemps. Aussi longtemps que dureraient mes souvenirs. Je reboutonnai ma manche et attrapai ma veste posée sur le fauteuil que j'enfilai. Je me dirigeai vers la porte d'entrée et l'ouvrit. La lumière jusqu'alors bloquée par les lourds rideaux et volets qui gardait la maison dans l'obscurité entra pour m'éblouir. Mais face à la flamme, ce n'était rien. Cette lumière là ne pourrait jamais occulter mes souvenirs. Je fermai la porte derrière moi et m'avançai vers mon ami qui m'attendait, adossé à la voiture. Il leva la tête à mon arrivée, la mine curieuse.
– Je ne vendrai pas, tranchai-je.



Edité le 18-03-2008 à 11:43:19 par Jade Dawlstreet




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"Il ne faut lier un seul bâteau à une seule ancre,
Et une seule vie à un seul espoir."


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   Posté le 19-03-2008 à 23:16:27   Voir le profil de Locke Cole (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Locke Cole   

Comme il se doit, j'ouvre donc la deuxième session des divagations :

SUJET (Mars) :



Choisissez l'une des deux phrases pour débuter votre fiction :

-> Pris(e) dans une rage soudaine, j'envoyai se fracasser le verre sur le mur en face de moi.

-> Tiré(e) de mes pensées par le klaxon d'une voiture au loin, je relevai la tête ; le monde sembla s'arrêter autour de moi : elle(il) était là.

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   Posté le 02-04-2008 à 20:19:01   Voir le profil de Locke Cole (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Locke Cole   

TEXTE GAGNANT :

Félicitation à Jade Dawlstreet pour sa courte histoire qui mérite le premier prix. Bon, forcément, la concurrence n'était pas rude, vu le peu de participation qu'entraine un tel sujet.
Mais tout de même, face à Jade, il y aurait eu matière à se battre, car :

- Evidemment, c'est très bien écrit, on en attendait pas moins de sa part. Une bonne utilisation du français et une belle, oserais-je dire, expression scenique.
- Les sentiments sont bien exprimés; l'ambiance jetée et le vocabulaire nous plonge bien dans la scène, assez profondément, tout en restant simple.

Cependant, et car il faut bien critiquer pour être constructif (en gardant bien en tête que ce n'est que le point de vue du jury) :

- L'expression scenique est peut-être parfois de trop. Certains geste, descriptions, sont déplacées. A vouloir renforcer le contexte et trop exprimer le sentiment dans le comportement, il y a des choses qui enlèvent de la crédibilité.
- Et puis, secondairement, il y a des fautes, notemment pour la première personne singulier du passé simple.

Le choix du prochain sujet revient donc à Mlle Dawlstreet, bravo !
Il lui sera remis la somme de 500 galions pour sa performance.
.


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Locke Cole
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   Posté le 02-04-2008 à 20:20:21   Voir le profil de Locke Cole (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Locke Cole   

Loin du coeur, loin de la vie.


Prise dans une rage soudaine, j'envoyai se fracasser le verre sur le mur en face de moi. L’âme déchirée, je tenais cette carte d’une main tremblante. L’incompréhension envahit violemment mon esprit: je ne comprenais pas. J’entrouvris à nouveau fébrilement ce bout de papier plié en deux, décidant de relire ces lignes empoisonnées. Mes yeux burent ces lettres avec amertume, l’encre noire se grava sur mon cœur.
Je me mordis la lèvres inférieure, refusant d’éclater en sanglot. La vie aime t-elle tant jouer avec nos sentiments? Je la sentais fixer ma nuque d’un air moqueur. Que lui avais-je fais pour qu’elle s’en prenne à moi de cette façon? Je ne comprenais pas.
Dehors, la pluie glissait lentement sur mes vitres, les gouttes d’eau se perdant à travers l’obscurité de la nuit. Solitaire, ayant seulement la lumière d’une bougie parfumée pour me tenir compagnie, je pleurais intérieurement du haut du cinquième étage. Arrivée finalement à la dernière phrase, je me sentie poignardée. Trois mots assassins. Mon regard se reporta alors sur ce récipient que j’avais brutalement jeté. L’encre imbibait déjà le parquet ciré, gisant au milieu des débris de verre. Je m’accroupis pour plonger l’extrémité de mes doigts dans ce liquide. Avec l’indexe, je dessina une rose sans épine, aussi pure que l’était notre relation avant cette enveloppe contenant ma boîte de Pandore. Une larme longea ma joue pour venir s’écraser par terre. Je me sentais chuter avec elle.
Prise de vertiges, je me releva difficilement pour me diriger vers la porte d’entrée. Après une légère hésitation, je fis tourner la poignée en douceur. Arrivée sur le palier, je fermais à double-tour l’appartement puis descendis au rez-de-chaussée. Une fois dehors, je sentis mes cheveux s’imbiber d’eau. Le temps se dégradait de plus en plus, une tempête agitait son ombre au-dessus de nous. Aucune importance. Je frôlais les mûrs et les pavés ruisselants, je me frappais à la violence des éléments. L’avalanche de gouttes était si épaisse que j’errais dans les rues aveuglément.
Mes bottes claquèrent alors trop violemment ce sol glissant. Je dérapa et perdis l’équilibre. Une douleur aiguë se fit sentir au niveau de mes genoux, mais c’était si superficiel! Je poursuivis cette traversée aléatoire durant des heures sans espace défini, en apesanteur.
« Je t’aime », murmurais-je soudainement, la voie saccadée. L’orage épouvantait désormais le ciel, abandonnant la cité dans un monde sombre. Et moi? Lorsque pris la décision de faire demi-tour, engourdie par le froid de l’hiver, je vis qu’à mon retour l’unique bougie adossée à l’une de mes fenêtres s’était éteinte.
« Ne m’oublie pas » .

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   Posté le 23-04-2008 à 22:19:40   Voir le profil de Jade Dawlstreet (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Jade Dawlstreet   

Sujet ( Avril) :



-> Je la vis alors. La fenêtre. C'était le seul moyen de s'échapper.

-> Les rideaux semblaient onduler d'eux-même, et pourtant je me forçais à croire que c'était par la force du vent...


[désolé^pour l'image, mais je n'ai pu trouver mieux !]


Edité le 23-04-2008 à 22:22:46 par Jade Dawlstreet


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   Posté le 17-05-2008 à 19:01:48   Voir le profil de Jade Dawlstreet (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Jade Dawlstreet   

TEXTE GAGNANT.

Félicitation à Jhika Laelian pour sa belle performance et son agréable originalité!! J'ai beaucoup apprécié la fin!
Tu remportes 500 gallions!


To Escape

Je la vis alors. La fenêtre. C'était le seul moyen de s'échapper. Ma tête bourdonnait. Il fallait que je parte... Vite... La nuit déversait sa brume malsaine et je ne parvenais plus à distinguer les murs de cette sombre bâtisse. Je sentis mon sang se glacer petit à petit.
L’homme de verre au cœur de fer allait arriver, me transpercer de sa lame. Je brisa la vitre d’un coup de poing et analysa la situation. Mon regard se perdit du haut du dixième étage, pourtant je ne pouvais me risquer à réfléchir trop longtemps. Mon médaillon brûlait ma poitrine, le Mal ne mettrait que très peu de temps à déambuler dans les couloirs. Mes pieds écrasèrent les débris de verre, mes mains puis mes pieds se posèrent sur le rebord de la fenêtre. Je me leva de toute ma hauteur, l’air frappant mes cheveux organisés en une tresse serrée. La profondeur du gouffre était gigantesque, elle semblait avaler à elle seule un monde. Un liquide glacé parcouru violemment mes veines. Je me retourna brusquement et le vit, armé d’un poignard vert. Ses yeux rouges sang me fixaient sans ciller, l’envie de tuer animait son visage. Il me sourit et laissa échapper un rire cruel, froid et sans expression. Nous nous observâmes durant une fraction de seconde sans ciller. Je pouvais lire au fond de ses pupilles cette rancune inconnue le chevauchant à la vue de chaque ange. Ce fut la dernière vision que j’eus avant de sauter.
J’entendis un cri de colère, une fureur à faire trembler la terre. Certainement ne s’attendait-il pas à ce que je prenne autant de risque. Pourtant le vent me fouettait déjà le visage, mes bras dépliés tel un oiseau quittant une cage. Je chuta ainsi durant un temps interminable. Enfin ma masse corporelle s’écrasa au sol, je culbuta violemment, roula sur moi-même puis vains m’écraser dans une boue épaisse.
Le cœur battant, je me releva avec difficulté et entama une interminable course effrénée. Sans un regard en arrière j’enjambais les racines, giflant les herbes au passage, arrachant les branches qui se dressaient sur ma route. La rage de s’échapper enivrait mon esprit, je devais réussir. Un loup noir me barra alors la route. Les babines retroussés, un long filet de bave longeant sa gueule, il se rua sur moi avec une férocité peu commune. J’esquissa son attaque avec légèreté mais la bête du Mal était déjà repartie à la charge. A l’instant même où ses crocs allaient se planter dans la chair de mon cou, je lui décrocha un puissant coup de coude à l’extrémité de la truffe. L’animal gémis, à présent aveuglé par des rideaux de larmes, mais tenta de reprendre l’assaut. Ce fut son ultime erreur. Je l’acheva d’une prise. Le loup tomba à la renverse, les paupières figées pour l‘éternité; nous n’étions plus du même monde. Je repris ma fuite en reconnaissant désormais les larges avenues de graviers. J’approchais du but mais ne pu aller plus loin.

-Ophélie, à table!, s’exclama une voix lointaine.
Je quitta l’écran des yeux. Avec regret, je mis mon jeu en pause, enregistra la partie et rangea The Eternal World III dans sa pochette CD. Décidément, on ne peut pas terminer un niveau tranquillement! -J’arrive maman, bougonnais-je en quittant mon ordinateur chétif.
Une appétissante odeur ôta cependant ma déception passagère. Ce devait être une splendide tarte au pommes réservée au dessert ...



Edité le 17-05-2008 à 19:03:07 par Jade Dawlstreet




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"Il ne faut lier un seul bâteau à une seule ancre,
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   Posté le 17-05-2008 à 19:09:00   Voir le profil de Jade Dawlstreet (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Jade Dawlstreet   

DEUXIEME PLACE

J'ai aussi insisté pour poster le texte de Locke, l'écriture étant toujours aussi finement tournée, la fin innatendue et le titre magnifique.

Jacques, ou la Conspiration Infernale.
(Les Démons vêtus de Blanc)



Je la vis alors. La fenêtre. C'était le seul moyen de s'échapper.
Avant qu'ils aient pu faire le moindre pas en ma direction, je plongeai vers l'ouverture et, les bras croisés devant moi, je me projetai de toutes mes forces contre les carreaux que je savais fragiles.
C'était une des rares fenêtre de ce bagne qui n'étaient pas grillagées, et j'en remerciai le ciel pour cette opportunité. Tandis que mon corps recroquevillé brisait la vitre et s'envolait dans l'air toujours chaud de ce royaume maudit, j'entendais derrière moi les cris et appels de mes poursuivants. Cette fois, je ne les laisserai pas m'avoir. J'avais senti venir le coup quand ils m'avaient appelés, dans ma cellule, pour me convoquer chez le Gardien des Limbes. Ces créatures humanoïdes en longues tuniques blanches, les serviteurs du Mal. Leurs mots étaient du poison, leurs regards hypnotiques, et leurs manières pouvaient endormir toute méfiance à leur égard. Mais je savais, moi. Je les voyais, tous, là dehors, à travers leurs déguisements. Je n'étais pas dupe.
Deux ou trois mètres plus bas, j'amortis ma chute convenablement sur le sol brûlant mes pieds nus, les bras toujours croisés devant moi. De multiples bouts de verres s'y étaient plongés, je ne pris pas la peine de les chasser, et je me remis à courir.
Autour de moi, dehors, dans ce monde créé de toute pièce, une imitation de mes souvenirs pour mieux me garder dans l'ignorance. Pensaient-ils vraiment que je m'y laisserais prendre ? D'autres comme moi – des survivants – erraient comme des morts, sans savoir où ils se trouvaient vraiment. Un sentiment de profonde tristesse me vint à les regarder ainsi, prisonniers de leur ignorance.

– Réveillez-vous ! criai-je alors. Fuyez ! Si nous partons tous, ils ne pourront pas nous retenir !
Mais leurs yeux se portaient sur moi avec incompréhension, curiosité. Ces salauds avaient bien fait leur boulot, mes frères de sang ne savaient même plus qui ils étaient !
Tournant la tête, je vis à nouveaux les serviteurs du Mal courir vers moi. Plus loin devant se trouvait les frontières de cette prison. Si j'arrivais à en sortir, je pourrais peut-être rejoindre la résistance qui se terrait dans les terres reculée de cet Enfer où ils n'étaient pas présents. Je courus, mes mains attachées se balançant d'un côté à l'autre de mon corps, et déjà au loin se profilaient les grilles de ma liberté.
Ne voulant pas prendre le risque de jeter un regard en arrière, je continuai à courir, tentant de rassembler mes souvenirs sur le moyen de passer ces grilles. La technique de dématérialisation qui me permettrait, comme le vent, de glisser à travers les barreaux. Maintenant que j'étais hors des murs de la prison, les contre-sorts ne m'atteindraient plus.
Je revis mentalement celui qui, bien des années plus tôt, me l'avait transmises. Il était comme moi un "survivant", dans une de ces prisons où l'on gardait les plus récalcitrants. Hélas, il n'avait pas survécu et était mort l'année passée. Le Gardien avait prétexté une maladie qu'il avait, mais je savais qu'ils l'avaient exécuté parce qu'il savait des choses qu'eux ne voulaient pas qu'il divulgue.
Le portail se rapprochait à grande vitesse. Je fermai les yeux, je me concentrai, et réentendis la voix de mon ami dans ma tête. « Il ne faut pas se penser en entier, mais dispersé, en particules de matières flottant dans l'air, de minuscules particules, pour pouvoir passer même à travers les plus durs des murs. »
Mais le flot de mes pensées fut stoppé par une douleur intense à la tête, et mon corps fut renvoyé par la grille avec un "dong !" sonore. Je tombai à la renverse et le monde autour se brouilla un moment. Ils avaient aussi mit des contre-sorts dans l'enceinte de la prison. Au dessus de ma tête, le ciel bleu, comme avant, quand j'étais petit, avant qu'ils viennent me prendre…
Les têtes apparurent, me cachant la vue du ciel. Je me relevai en hurlant et me dégageai de leurs bras. Qu'allaient-ils me faire cette fois-ci ? Ils ne laisseraient pas vivant bien longtemps quelqu'un comme moi, ils me tueraient bientôt.
Ils étaient tout près, imposants, leurs bras en avant, humains en apparence…

– N'approchez pas ! fis-je en lançant un pied menaçant devant moi.
Alors, entre ces serviteurs maléfiques vêtus de blancs arriva le Gardien, avec ses lunettes reflétant la noirceur de son âme. Les bras croisés dans le dos, il s'avança, mais pas trop près, de peur que je l'attaque, supposai-je. Si j'arrivais à le prendre lui, peut-être les autres m'obéiraient…

– Jacques ?
… Et alors je pourrais m'en aller en emportant l'otage. Mais…
– Jacques tu m'entends ?
– Que me voulez-vous ?! A qui croyez-vous parler ?! Vous pensez que je ne vois pas clair dans votre jeu ? Vous et tous les autres là, fis-je en désignant l'ensemble des serviteurs en blanc qui entouraient le gardien , je sais qui vous êtes ! Vous ne pourrez jamais me transformer en eux ! Et je ne me laisserais pas tuer aussi facilement !
– Jacques, allons, personne ne veut vous tuer…
– N'essayez pas de me duper avec vos belles paroles ! Je sais tout ! Je ne me laisserai pas convertir en serviteur de l'Enfer !
– Jacques, personne ne veut te convertir, et nous ne sommes pas les serviteurs d'un Enfer dans lequel tu n'es pas. Tu es à…
J'en avais assez entendu, il était temps. Je pris le bras qu'il me tendait, tentant de m'amadouer par de belles paroles, et le ramenai brutalement contre moi.
Mais je n'avais pas fait attention au serviteur du Mal sur ma gauche qui s'était approché. Avant que j'aie pu esquiver, il me planta quelque chose dans le bras. Je le reconnus pour l'avoir tant de fois senti planté en moi. Le poison qu'ils m'injectaient pour m'endormir. Et après, après… Ils me faisaient… ils…


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Jhika Laelian
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   Posté le 25-05-2008 à 15:07:57   Voir le profil de Jhika Laelian (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Jhika Laelian   

Sujet (Mai)



->"C'est mon dernier concert et ils ne le savent pas encore"

->"Zut... le refrain... Le chanteur me tend le micro et j'ai oublié le refrain! Qu'est que je vais dire..."


Edité le 25-05-2008 à 15:58:05 par Jade Dawlstreet




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Jhika Laelian
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   Posté le 12-09-2008 à 20:01:00   Voir le profil de Jhika Laelian (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Jhika Laelian   

Dernière scène



C'est mon dernier concert, et ils ne le savent pas encore.
Cette pensée me hantait tandis que je marchais dans les coulisses, vers les lumières et le public. A vrai dire, elle m'avait hanté bien avant cela, dès la fin du précédent concert. Comment cela était-il venu ? Pourquoi avais-je pris cette décision ?
Je me faisais vieux, voila pourquoi. Autour de moi, je voyais ces gens qui avaient été des stars, dans une autre époque, la mienne, à mes côtés, et qui maintenant déclinaient. Je les voyais tous autant qu'ils étaient, pour ceux qui avaient survécu aux années, faire déchoir leur image, assassiner leur passé, s'oublier eux-mêmes et trahir ceux qui les avaient suivis depuis tout ce temps.
Je ne pouvais pas faire ça, pas moi. J'avais annoncé la sortie d'un prochain album, que j'avais écrit dans l'année passée. Mais en me relisant, et en voyant ce que j'avais quitté, je ne me retrouvais plus. Qui étais-je, tout à coup ? Où était passé l'autre, le chanteur adoré et admiré par les plus grands, celui qui se battait avec ses mots et leur donnait une force telle qu'ils traversaient même les murs les plus épais ? Non, ce dernier album était… mort. J'étais déjà mort.
C'était le premier concert de la tournée. Tout le monde l'attendait, il devait faire la promotion de mon nouvel album, et le public allait découvrir les nouvelles compositions… Quelle serait sa réaction ? Après un temps de pause entre mon précédent album et celui-ci, que s'était-il passé ? Assurément, des choses sombres et incompréhensibles… Seraient-ils déçus ? Non, cela ne devait pas arriver, je ne pouvais pas me suicider ainsi. Je devais survivre dans leur esprit. Qu'était-ce le plus important ? Survivre en mourrant doucement, ou bien mourir, et survivre dans leur esprit, tel que j'avais été, et que toujours je resterai ?

– Hé Next, c'est quoi ça ?
Fred se précipita vers moi en me tendant une feuille qu'il frappait du dos de sa main droite.
– Quoi, "ça" ?
– Ces conneries ! Où sont les nouveaux morceaux ?
– J'ai changé d'avis, dis-je simplement, en me détournant.
– Quoi ? grimaça-t-il exagérément, T'as… Pourquoi ?!
– Je veux m'arrêter, Fred.
Un silence s'installa, relatif, inondé par les cris et applaudissements cadencés sur public. Fred reprit, plus calmement.
– Pourquoi ?
– Ce n'est plus pareil, Fred, tu le vois non ?
– Comment ça ?
– Les "Next's songs" ne sont plus ce qu'ils étaient.
– C'est normal, non ? Ta musique mûrit.
– Non, fis-je gravement . Elle pourrit.
– Les autres le savent ?
– Non, il n'y a que toi maintenant. J'ai passé la liste des chansons à tout le monde, ils savent ce qu'ils doivent jouer, et ils l'ont tellement joué qu'ils n'auront aucun mal à s'en rappeler.
– Mais on attend ton nouvel album, t'a pensé au public ?
– Je n'ai fait que ça, y penser. Ça s'arrête là. L'album ne sortira pas. C'est ma dernière sortie, c'est fini, Fred. Je ne veux pas finir vieux en trahissant ma musique, et mon passé, et mon public. C'est pour ça qu'on va rejouer une dernière fois, pour le public.
Sans attendre de réponse de Fred, je passai les rideaux qui me séparaient de la scène et fit basculer ma guitare entre mes mains. Dans la pénombre, les hurlements et applaudissements s'intensifièrent. Les musiciens prirent place, et je pris une profonde respiration en souriant. Ce sera un concert de fous.
Au quatrième top, les lumières illuminèrent la scène, et la première note grattée ébranla l'immense salle.


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Jhika Laelian
Secretaire
Jhika Laelian
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   Posté le 12-09-2008 à 20:09:16   Voir le profil de Jhika Laelian (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Jhika Laelian   

[#ff0000]TEXTE GAGNANT

Mes sincèrent félicitations l'administratrice principale!!! Vous remportez 500 gallions!


See you soon


Parc des Princes, sept heures. C'était mon dernier concert et ils ne le savaient pas encore. Horreur.
Ce soir, je ne parvenais pas à obtenir un cœur rock'n'roll. Que feriez-vous à ma place, si vous deviez le mettre en sourdine trois ans? Si seulement j'avais su que ce dernier tatouage allait me voler une partie de ma vie! Si j'avais su... Mon regard se tournait discrètement de temps à autre vers le reste du groupe. Ils ne ressentaient pas mon âme déchirée à travers cette ambiance si électrique. Pourtant je faisais tant contraste avec tout cela, de sombres pensées s'accumulant au fond de mon esprit; et tandis que la clé de ma mémoire tentait d'en fermer la porte, le sol vibrait, de gigantesque banderoles colorées se dressaient majestueusement parmi la foule. Les fans déchiraient leurs cordes vocales, des centaines de spots me harcelaient le visage. Tous ces sourires ardents pour un emblème talentueux, ces milliers de mains tendues vers moi dans l' unique but de me toucher. Car oui je le suis, celui qui fait trembler les âme sensibles, celui qui accapare leur esprit. Oui je le suis, celui qui tapisse les murs de leur chambre, celui qui use leur poste radio sans fin. Je suis un simple garçon de dix-huit ans né pour devenir le symbole de toute une génération.
Il est impossible de faire un faux pas pour cette dernière fois. Chanter, juste chanter. Le micro filtre ma voix amorphe, la batterie envoie ses décibels qui se répercutent sur les guitares électriques. Je suis lasse de devoir me fabriquer un masque de professionnel et une excitation plastifiée. Mais si je refoule ainsi ma fatigue, c'est surtout pour elle. Si je donne le peu d'énergie qui me reste, c'est simplement pour ses yeux chocolats qui me fixent quelque part dans la salle. Son identité n'est qu'une photo vierge et pourtant elle possède déjà un visage. J'en rêve tous les soirs depuis des semaines comme les fans le font pour moi, en silence, perdu dans un décor d'apesanteur.
La célébrité n'empêche malheureusement pas de se sentir seul et inutile devant toutes ces filles qui, des paillettes dans les yeux, vous aiment à la folie à travers des posters qui vomissent des regards expressifs et sincères. J'en rie timidement dans ma chambre la nuit. Le monde du show-biz aime engloutir avec véracité de jeunes victimes. Il pourrait être comparé à une machine de fer refusant de recycler: c'est tellement plus facile de jeter! A vrai dire, je commence à détester l'univers dans lequel je me suis lancé tête baissée. Mais malheureusement une fois les rails empruntés, il est très difficile de faire marche arrière. Les barrières se referment peu à peu derrière vous, obligeant à avancer. J'aurais dû terminer mes études, au cas où. Aujourd'hui il est trop tard, je suis une star internationale robotisée. On ne vous tend aucune perche, on vous pousse sur le devant de la scène. Mais si vous tombez... Relevez-vous sans aide, ou bien construisez votre tombe.
Mon attention se reporta soudainement à la foule. Mon estomac émit un haut-le-cœur: je me rendis compte que l'on ne m'aimait pas, que seule l'admiration répondait présente. Un sentiment d'isolement total s'emparait de moi. La solitude m'emprisonnait dans son filet, j'étais devenu son pénitencier. Je reviendrai dans trois ans. J'espère que la fille à qui je pense tant m'attendra. Et vous?



Edité le 17-09-2008 à 20:57:07 par Jade Dawlstreet




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Jade Dawlstreet
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   Posté le 14-10-2008 à 21:32:33   Voir le profil de Jade Dawlstreet (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Jade Dawlstreet   

Sujet (Octobre)



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Cette fois-ci, aucune restriction! Pas l'ombre d'une consigne, pas le reflet d'un ordre... C'est vous qui créez votre nouvelle. Respectez juste le type de présentation (italique, tirets...).
Il est interdit d'interdire! Si c'est pas beau ça!


Edité le 14-10-2008 à 21:36:17 par Jade Dawlstreet




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"Il ne faut lier un seul bâteau à une seule ancre,
Et une seule vie à un seul espoir."


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